Le sens de l'orientation

"Il y a  sept sens, le sens de l'ouïe, le sens de l'odorat, le sens de la vue, le sens du goût, le sens du toucher, le sens de l'humour et le sens de l'orientation"

La foire aux cancres continue, Jean-Louis Marcel Charles, dit Jean-Charles

J'ai toujours été nulle pour m'orienter. Avec une carte, un sextant, une boussole ou pire  juste avec ma mémoire et mon bon sens. Même avec Google Map j'arrive à me tromper de chemin. Je ne sais pas me diriger, en général je dirais même que j'ai le sens de l'orientation inversé. Je vais à l'exact opposé d'où je suis censée me rendre. Pour vous dire, un jour, j'ai réussi à me paumer dans ma petite commune de 15 000 habitants, qui n'est donc pas très grande puisqu'elle est petite (réflexion pertinente du jour), simplement en cherchant la mairie. Je me suis retrouvée dans la zone industrielle, qui se trouve à l'autre bout de la ville. Donnez-moi un plan de Paris par arrondissements et grâce à moi vous vous retrouvez dans le 13ème au lieu de 18ème. Vous aurez compris que j'ai beaucoup de mal à m'y retrouver de façon spatiale. Savoir se repérer dans l'espace est un don dont j'ai été exemptée à la naissance, ou plutôt dont j'ai toujours été dépourvue me semble-t-il. 


En ce qui concerne mon avenir, j'espère cette fois-ci que j'arriverai à m'y retrouver et que je ne vais pas me paumer au milieu du Grand Canyon et être contrainte de boire mon urine et de me couper la main avec un canif pour pouvoir m'échapper comme dans 127h (je m'emballe là). Enfin je pousse le bouchon un peu loin mais vous comprenez l'idée. J'emprunterais très probablement des détours (je suis la reine pour cela). C'est vrai, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué (je vais tenter l'ENA dans ce cas)?  et peut-être bien que je ferais fausse route à un moment. Je devrais alors faire demi-tour ou choisir un autre embranchement. Mais je pense que j'ai peu de risques de me tromper complètement et de me retrouver comme Aron Ralston (le mec de 127h). Le fait est que je déteste avoir tors, et le cas échéant, j'ai beaucoup du mal à admettre ma méprise. Alors si je me trompe, vais-je arrêter d'être bornée et réaliser mon erreur ? Devrais-je viser quelque chose de plus prestigieux (faire ce que dit Tina Arena) et aller plus haut ? Si je ne le fais pas vais-je regretter ? C'est cela qui m'effraie le plus : regretter. 

"Orientation. Pour nous, les élèves, le mot — et ce bureau — contient un sacré enjeu. Il englobe nos perspectives universitaires, le passage à l'âge adulte, le choix d'un métier, le premier vrai boulot - bref, notre avenir. L'orientation, c'est un peu synonyme de larguer les amarres."

Harlan Coben, A découvert

Quand on y pense c'est légèrement effrayant ce mot : l'avenir. Surtout quand on a 17 ans (presque 18 m'enfin). D'un seul coup, on nous fout un sac de 100 kg rempli de responsabilités sur le dos, alors qu'auparavant, on effectuait notre marche en toute tranquillité. Le BAC, le choix des études, la majorité, le permis, le départ du cocon familial... Biiim, on a beau être préparé psychologiquement par à peu près tout le monde, parfois c'est difficile. APB ouvre aujourd'hui, et là le sac vient encore plus de s'alourdir, et on se prend la réalité en pleine face. On y est bordel de chiottes ! L'ouverture d'un site Internet me fout les chocottes. Qui l'eût cru. 

Finalement, l'avenir c'est un peu une course d'orientation continuelle, on avance, on chercher, on rate certaines balises. Des fois l'on se fait conseiller, plus ou moins bien, on se laisse influencer. Mais au final, c'est notre course donc NOS décisions, NOS choix. Car on la grande chance d'avoir le choix ! Pour une fois je n'ai pas foncé tête baissée, j'ai réfléchi et je sais où je veux aller. J'en suis presque sûre tout du moins.

les profs/ma famille/les adultes en général  et  moi

Bisous résineux et noisettes au caramel ♥